En plus de la mortalité sur les routes qui augmentent depuis deux ans, il semble que l’égoïsme des automobilistes aggrave la situation. En effet, d’après les chiffres de la sécurité routière, le nombre des délits de fuite constatés dépasse celui des conduites en état d’ivresse…
NIMBY sur la route : l’indifférence en tendance
La hausse du nombre des délits de fuite n’est pas un simple accident de parcours ! En 2015, 194 000 cas ont été signalés par les forces de l’ordre, soit une progression de 15% par rapport à 2014. Seulement, ce n’est pas la première année que cette statistique est orientée à la hausse ; ainsi entre 2013 et 2015, le phénomène est en augmentation de 40%…
Victime d’un accident violent au mois de décembre, Alexandre raconte : « Pour moi c’était vraiment de la peur, des frissons, des tremblements. On se demandait pourquoi il ne voulait pas s’arrêter. Est-ce qu’il avait quelque chose à se reprocher? Moi je me suis dit qu’il ne s’inquiétait pas du tout de la personne à qui il a fait ça, c’est indécent. On peut accepter une erreur de conduite mais dans ce cas-là, on reconnaît ses torts ». Ici, l’attitude déplorable du conducteur fautif évoque le syndrome NIMBY : tout le monde déplore les incivilités sans jamais se sentir concerné personnellement.
Les automobilistes fautifs ne peuvent pas échapper aux sanctions ?
D’après le spécialiste du droit routier, Me Rémy Josseaume, les personnes en infraction agissent ainsi pour différentes raisons, « soit elles n’ont pas de permis de conduire, soit elles sont en infraction, soit elles sont alcoolisées ou sous l’empire de stupéfiants, ou soit tout simplement, elles sont en mal de points ». Cependant, il concède qu’à chaque fois, « elles veulent éviter une sanction qui va affecter leur permis de conduire. Pensant être en difficulté, elles vont fuir leurs responsabilités».
Actuellement, le délit de fuite est sanctionné par un retrait de 6 points, 75 000 euros d’ammende et 3 ans de prison. Par ailleurs, si la collision entraîne un homicide involontaire, l’automobiliste est alors passible de 7 ans de prison. Qui plus est, le Délégué Interministériel à la Sécurité Routière, Emmanuel Barbe explique : « Il n’y a aucun gain à faire un délit de fuite. Il y a des laboratoires de police scientifique qui sont spécialisés dans la recherche de ces traces et très souvent on arrive à arrêter les auteurs de délit de fuite. Il faut bien être conscient qu’ne provoquant l’accident ces personnes n’appellent pas les secours. Les tribunaux n’ont aucune espèce de mansuétude parce que c’est un comportement détestable de gens qui n’assument pas leurs responsabilités ».
Crédit Photo : @LeFigaro
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