Visite médicale obligatoire pour le permis : l’Europe dit non

Politique

Le Parlement européen a finalement refusé de rendre obligatoire la visite médicale pour le renouvellement du permis de conduire. Une décision qui divise et qui laisse le choix aux États membres.

 

Visite médicale obligatoire : c'est le cas en Italie et au Portugal

Le 28 février 2024, le Parlement européen a tranché sur la question de la visite médicale obligatoire pour renouveler son permis de conduire. Eh bien la réponse est non. Cette proposition, qui avait suscité de vives réactions, notamment en France, a été écartée. Les eurodéputés ont préféré laisser cette responsabilité à la discrétion de chaque État membre. Actuellement, 14 pays de l'UE exigent déjà ces examens, dont l'Italie et le Portugal, tandis que d'autres, comme la France et l'Allemagne, n'ont pas cette obligation. La proposition de rendre ces visites médicales obligatoires avait pour but d'harmoniser les pratiques au sein de l'UE. Cependant, elle a été perçue par certains comme une ingérence dans les affaires internes des États. Certains comme celles de Brice Hortefeux et François-Xavier Bellamy se sont élevées contre, disant que l'Europe doit améliorer la vie des citoyens sans pour autant compliquer leur quotidien. À l'opposé, Karima Delli d'EELV qui a porté cette mesure et Pauline Déroulède ont déploré un manque de courage politique, soulignant l'importance de ces contrôles pour la sécurité routière.

Des sanctions plus sévères pour conduite dangereuse

Au cœur de ce débat, la sécurité routière avant tout. L'objectif de la réforme était clair : réduire de moitié le nombre de morts et de blessés graves sur les routes d'ici à 2030. Les partisans de la visite médicale obligatoire y voyaient un moyen efficace de prévenir les accidents. Cependant, l'adoption d'une auto-évaluation par les conducteurs marque une approche plus souple, laissant aux États la liberté d'imposer ou non des examens médicaux plus rigoureux. Malgré le rejet de l'examen médical obligatoire, le Parlement européen a adopté d'autres mesures. Dont l'introduction d'un permis de conduire numérique, comme c'est le cas en France depuis le 14 février 2024. Cette innovation, qui s'inscrit dans la stratégie de sécurité routière de l'UE, vise à moderniser l'administration des permis tout en renforçant les contraintes pour les conducteurs novices, notamment en matière de consommation d'alcool. Une période probatoire de deux ans et des sanctions plus sévères pour conduite dangereuse sont également au programme.