Les radars ont 20 ans : combien ont-ils rapporté à l’Etat ?

Véhicules
Vingt ans après leur apparition sur le paysage routier français, les radars continuent de faire débat. Entre la sécurité routière et la rentabilité financière, où se situe la balance ?

Radars : le taux de mortalité divisé par deux

Le 27 octobre 2003, le premier radar automatique faisait son apparition en France, inauguré par Nicolas Sarkozy et Gilles de Robien, ministre des Transports de l'époque. Depuis, ces dispositifs ont joué un rôle non négligeable dans la réduction de la mortalité routière : de 7 230 morts en 2002 à 3 267 en 2022. Cependant, malgré l'augmentation du nombre de radars, la vitesse moyenne des véhicules a augmenté en 2021. Dans les Alpes-Maritimes, par exemple, le radar de Cagnes-sur-Mer, en service en raison d'une forte accidentalité, reste le champion en termes de verbalisations. En deux décennies, les radars ont généré un montant impressionnant de 12,5 milliards d'euros. Si certains critiquent cette manne financière, arguant qu'elle représente une pompe à fric pour l'État, la répartition des fonds s'oriente principalement vers des causes liées à la sécurité routière et l'amélioration des infrastructures. Néanmoins, la Cour des comptes, dans son rapport de 2023, pointe des zones d'ombre et suggère une plus grande transparence sur l'utilisation de ces recettes.

Une inflation des coûts de maintenance

Si les radars contribuent à la sécurité, leur maintenance a un coût croissant. En effet, la Cour des comptes s'alarme de l'inflation des coûts de maintenance, avec une augmentation notable entre 2021 et 2022. Par ailleurs, alors que le nombre de radars augmente, leur efficacité semble atteindre un plateau, selon certaines analyses. La question se pose alors : faut-il revoir la stratégie actuelle ? Dès leur installation, les radars ont été pris pour cible par différents groupes de contestataires. Des Bonnets rouges aux Gilets jaunes, en passant par des buralistes, ces dispositifs ont souvent été le symbole d'un mécontentement plus large. L'Aquitaine, par exemple, a connu de nombreuses dégradations de radars, témoignant de l'ambivalence du rapport des Français à ces machines.