Sécurité routière : la question des moyens

François Hollande vient d’annoncer le recrutement de 5 000 hommes supplémentaires  dans la police et dans la gendarmerie. Malgré cette hausse des effectifs, certains se demandent si la sécurité routière peut encore rester une des priorités du gouvernement pendant l’état d’urgence… Quelques jours auparavant, Nicolas Sarkozy proposait justement de confier aux sociétés d’autoroutes des nouvelles missions...

Le 13 novembre, la France a été frappée par de sinistres attaques. En réaction, le président François Hollande a rassemblé les parlementaires en Congrès à Versailles. Lors de cette cérémonie, il a notamment déclaré que le pacte de sécurité devait l’emporter sur le pacte de stabilité. Concrètement, le gouvernement va donc créer 5000 emplois d’ici 2 ans dans la police et la gendarmerie.

Toutefois, après le choc, l'émotion laisse place à la réflexion... Ainsi, Jean Savary, l’ex-directeur de la rédaction du magazine Auto-Moto, s’interroge sur les priorités du gouvernement. Sur le site caradisiac, il pose la question franchement : « devons-nous encore consacrer tant de moyens et d'hommes à lutter contre l'insécurité routière quand on en manque pour faire face au terrorisme » ?

Justement, quelques jours plutôt, Nicolas Sarkozy proposait sur RTL de confier de nouvelles missions concernant la sécurité routière aux sociétés d’autoroute. Chez Les Républicains, Benoit Apparu avait alors commenté : « privatiser certaines missions d’accord, c’est déjà le cas pour la sécurisation de nombreux bâtiments publics mais verbaliser sur l'autoroute doit rester à la police nationale ».

Finalement, cette idée ressemble à s’y méprendre à celle qui consiste à privatiser les « radars-embarqués », évoquée parmi les 22 mesures du Comité Interministériel à la Sécurité Routière au mois d’octobre dernier… Pour l’association 40 millions d’automobilistes et son DG Pierre Chasseray, cette orientation atteste simplement du fait que « la France fait de la sécurité rentière et non de la sécurité routière ».

Dans un sketch, Coluche résumait simplement : « l'agent de police est à l'automobiliste ce que le crapaud est à l'insecte » !