L’Allemagne sur le point d’interdire la circulation le week-end ?

Décryptages
En Allemagne, la lutte contre le changement climatique pourrait prendre un tournant drastique. Volker Wissing, le ministre des Transports, a récemment proposé d'interdire la circulation des voitures le week-end. Une mesure extrême destinée à respecter les objectifs de réduction de CO2 du pays. Mais est-ce une solution viable ou une tactique de pression politique ?

Un défi climatique urgent

Le transport est un secteur en retard sur les objectifs climatiques en Allemagne. Adoptée en 2019, la loi allemande sur le climat impose des réductions spécifiques d'émissions de gaz à effet de serre par secteur. Selon Volker Wissing, sans mesures drastiques, le secteur des transports échouera à respecter ses cibles. « Cette approche implique que nous devons immédiatement économiser 22 millions de tonnes d’équivalents CO2 », a-t-il expliqué sur Deutschlandfunk et dans des propos partagés par Sud Ouest, soulignant la gravité de la situation. Cette déclaration intervient dans un contexte de réforme stagnante de la loi sur le climat. La coalition au pouvoir en Allemagne avait envisagé de remplacer les objectifs sectoriels par un objectif global, mais cette réforme peine à se concrétiser.

Le parti des Verts allemand contre

La proposition de Volker Wissing de restreindre la circulation les week-ends a immédiatement provoqué des remous politiques. Katharina Dröge, cheffe du groupe écologiste au Bundestag, a rapidement réagi en qualifiant les interdictions de conduire de non raisonnables. « Nous, les Verts, ne considérons pas les interdictions de conduire comme une mesure raisonnable. Il n’est pas responsable de la part d’un ministre de susciter des craintes infondées », a-t-elle contesté. Cette proposition, perçue comme une menace envers les Verts, révèle les tensions au sein de la coalition gouvernementale. Elle illustre comment les enjeux environnementaux peuvent être utilisés comme outils de pression politique, notamment lorsque les discussions autour de la législation climatique sont au point mort.