Autopartage : échec d’Autolib’, aucune indemnisation pour Bolloré

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La décision du tribunal administratif de Paris, rendue le 12 décembre 2023, clôt un chapitre tumultueux de l'autopartage en France. En plus de l'échec d'Autolib', le groupe Bolloré s'est vu refuser toute indemnisation.  

Autolib' : le pari manqué de Bolloré

  Lancé en 2011 sous l'impulsion de Bertrand Delanoë, maire de Paris à l'époque, Autolib' se présentait comme une révolution dans le transport urbain. Avec un objectif ambitieux de bénéfice de plus de 50 millions d'euros, le service d'autopartage semblait prometteur. Cependant, malgré un démarrage encourageant et 150 000 abonnés, le projet a rapidement plongé, conduisant à la résiliation du contrat en 2018. Face à cette résiliation, le groupe Bolloré a réclamé une indemnisation de 235 millions d'euros au Syndicat Autolib' Vélib', arguant du déficit accumulé depuis le début du service et des coûts de la résiliation anticipée. Une demande qui a été catégoriquement refusée par ledit syndicat et les 103 communes utilisatrices du service d'autopartage, entraînant une bataille juridique ouverte depuis 2018.  Le mardi 12 décembre 2023, la justice a tranché : les clauses d'indemnisation du contrat étaient en contradiction avec les règles de la délégation de service public, laissant Bolloré sans compensation.  

Quels concurrents à Autolib' ? 

  La disparition d'Autolib' a laissé un vide dans le paysage de l'autopartage à Paris, rapidement comblé par de nouveaux acteurs. Des entreprises telles que Zity, Ubeeqo, Sharenow, et Getaround ont émergé, chacune avec sa propre stratégie pour conquérir le marché laissé vacant. Ces nouveaux venus dans l'autopartage proposent divers modèles opérationnels, allant de l'autopartage « en boucle » à des formules plus flexibles. Les constructeurs automobiles comme Renault et PSA, avec respectivement Zity et Free2Move, s'investissent également dans ce secteur, cherchant à promouvoir leurs véhicules électriques tout en explorant de nouvelles avenues de mobilité urbaine. La question de la rentabilité demeure un enjeu majeur pour ces nouveaux acteurs. Le secteur, bien que prometteur, fait face à des défis de viabilité à long terme et ce n'est pas Bolloré qui dira le contraire.