La norme Euro 7, en pleine gestation depuis 2018, promet de remodeler l’avenir de l’automobile en Europe. Prise entre les aspirations écologiques et les contraintes économiques, cette réglementation suscite un débat houleux.
Euro 7 : un objectif de réduire les émissions polluantes des véhicules
Euro 7, destinée à succéder à Euro 6 instaurée en 2010, se pose comme une pièce cruciale pour réduire les émissions polluantes des véhicules, ciblant principalement les oxydes d’azote et les particules fines. Accueillie favorablement par les associations environnementales, cette initiative est toutefois critiquée pour son manque d’ambition face à l’urgence climatique. Thierry Breton a défendu ce projet sur BFMTV comme un équilibre nécessaire entre avancée écologique et impératifs économiques, tout en offrant une perspective à long terme pour l’industrie automobile.
L’industrie automobile européenne, sous la bannière de l’ACEA (The European Automobile Manufacturers’ Association), se dresse fermement contre Euro 7. Les constructeurs plaident pour une priorisation de la transition vers l’électrique, estimant inutile l’investissement dans de nouvelles normes pour les moteurs à combustion. Les préoccupations économiques sont mises en avant par Luca de Meo, de Renault, qui prédit des coûts exorbitants et des conséquences dramatiques sur l’emploi et la production. En parallèle, l’ACEA a joué un rôle actif en coulisses pour alléger la proposition de la Commission européenne.
La pollution de l’air cause 70 000 décès par an
En septembre 2023, une version plus douce d’Euro 7 émerge, influencée notamment par la France et l’Italie. Cette mouture, qualifiée d' »Euro 6 déguisée » par Marie Chéron de Transport & Environnement, a frustré les défenseurs de l’environnement. La mise en œuvre, initialement prévue pour 2025, est repoussée à 2030 pour les voitures et 2031 pour les bus et camions, avec des limites d’émissions inchangées pour les voitures particulières.
L’adoption d’Euro 7 par le Parlement européen illustre la complexité de concilier les enjeux de santé publique avec les réalités économiques de l’industrie automobile. D’un côté, l’Europe cherche à réduire les émissions polluantes pour lutter contre les 70.000 décès annuels dus à la pollution de l’air. De l’autre, le secteur automobile, pilier économique de l’UE, exprime ses inquiétudes quant à l’impact des normes strictes sur l’emploi et la compétitivité.
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