Le fléau des embouteillages s’accentue dans les grandes villes, notamment en France. L’étude Traffic Index 2024 de TomTom révèle des chiffres inquiétants sur le temps et l’argent perdus par les automobilistes.
Embouteillage, la faute à l’abaissement de la vitesse maximale
Les centres urbains français sont de véritables goulets d’étranglement pour les automobilistes. Selon l’édition 2023 du Trafic Index de Tomtom, la capitale française reste sans grande surprise parmi les championnes du classement ; les automobilistes parisiens ont perdu en moyenne 5 jours de leur temps (120 heures) dans les bouchons en 2023, soit près d’une demi-journée de plus par rapport à l’année 2022. Bordeaux et Lyon suivent cette tendance avec respectivement 4,6 jours et 3,7 heures. Selon l’étude de TomTom, cela est principalement dû à l’abaissement de la vitesse maximale dans certaines villes (30 km/h à Paris depuis 2021). Et pour cause, la vitesse moyenne à Paris ne dépasse pas les 23 km/h.
L’étude démontre que cette tendance haussière du temps passé dans les embouteillages n’est pas isolée à la France. L’analyse de 387 villes dans 55 pays révèle une baisse générale de la vitesse moyenne qui contribue fortement à l’engorgement de la circulation dans les grandes villes. Néanmoins, les Français semblent bien figurer parmi les champions des bouchons. D’après l’étude, « un automobiliste parisien passe en moyenne 1 heure et 6 minutes dans sa voiture pour un trajet de dix kilomètres ». À titre de comparaison, à Dublin, par exemple, il faut en moyenne 29 minutes pour parcourir 10 km, aux heures de pointe, 37 minutes à Londres. Des chiffres donc bien en deçà de ceux de la France.
Le coût caché des embouteillages
Outre le temps perdu, les embouteillages ont un impact financier et environnemental considérable. À Paris, les coûts en carburant attribuables aux bouchons s’élèvent à 288 euros sur une facture annuelle de 934 euros. À Marseille, le coût des embouteillages est estimé à 200 euros, et à Lyon, il atteint 165 euros pour un budget carburant annuel proche de 750 euros. Une donnée non négligeable pour les automobilistes compte tenu de la flambée des prix du carburant à la pompe.
L’impact environnemental est également préoccupant. À Paris, la circulation difficile contribue à 344 kg d’émissions de CO2 par automobiliste et par an, soit 30 % du bilan annuel des trajets domicile-travail. Les politiques menées par certaines villes paraissent bien contre-productives. TomTom suggère l’utilisation de ces données de trafic pour une meilleure gestion urbaine. « L’exploitation intelligente de ces données pourrait réduire de 15 à 20 % les temps de trajet dans les grandes villes », selon une étude de McKinsey. Espérons que ces mesures prendront en considération le quotidien des automobilistes, ce qui ne semble clairement pas être la première préoccupation de certaines villes françaises…
Laisser un commentaire