Avancées technologiques, attentes des consommateurs, urgence climatique : l’industrie automobile subit de profondes mutations. La mobilité de demain déclinera trois idées fortes : intelligence, efficacité et durabilité. Au cœur de cette évolution, on trouve les véhicules électriques et les véhicules définis par logiciel (SDV). Dans cet article, l’auteur fait le point sur les tendances qui feront 2025.
L’essor des véhicules électriques
Encore marginaux il y a peu, les véhicules électriques sont à présent au cœur d’un marché qu’ils devraient dominer dès cette année. Une montée en puissance qui s’explique par des modèles plus abordables et accessibles, l’amélioration de l’autonomie avec des batteries plus performantes (certains modèles permettront d’atteindre les 1000km) et l’effort de réduction des émissions de carbone à l’échelle mondiale. Tous les grands constructeurs intensifient la production de véhicules électriques, tandis que les gouvernements tâchent d’en favoriser l’adoption. Avec l’expansion du réseau de bornes de recharge, des millions de personnes devraient opter pour un véhicule électrique.
Une enquête réalisée par Deloitte illustre cette hausse de la demande. Dans les cinq principaux marchés européens, près de 50 % des sondés envisagent d’acquérir un véhicule électrique pour leur prochain achat. Ils sont 30 % sur le marché américain. En France, on notera que le marché des voitures électriques, soutenu par un bonus écologique à l’achat, ne cesse de progresser, atteignant 18 % de parts de marché en juillet 2024 1 | 2.
Les véhicules définis par logiciel (SDV)
Le cours de l’année 2025 marquera leur adoption généralisée, avec le passage de l’innovation matérielle à l’innovation logicielle. On parle ici de véhicules s’appuyant sur l’IA et des systèmes informatiques avancés pour personnaliser les fonctionnalités, réaliser les mises à jour logicielles à distance et offrir une parfaite intégration avec les écosystèmes connectés. Ces véhicules définis par logiciel redéfinissent l’expérience de conduite, par leur facilité d’utilisation, les mises à jour continues et la prolongation de leurs cycles de vie.
Cette transition vers l’électrification simplifie également la conception des véhicules en regroupant de nombreuses unités de contrôle électronique dans des systèmes informatiques centralisés, et contribue ainsi à améliorer l’efficacité et les performances. Avec les investissements massifs de constructeurs tels que Mercedes-Benz, Renault avec Ampère, Volkswagen, les véhicules définis par logiciel deviendront bientôt la norme dans l’industrie.
La conduite autonome franchit un cap
Il faut dire que cette technologie progresse à grands pas. Si les voitures entièrement autonomes sont encore rares, des avancées significatives se multiplient. Songeons à la sophistication progressive de la conduite assistée et semi-autonome sur autoroute ou de l’autonomie en milieu urbain. Clairement, les déplacements gagnent en sécurité et en efficacité. De plus, certaines villes (comme Paris, Transpolis, Singapour, San Francisco, Tokyo) expérimentent les voitures, taxi et navettes autonomes (exemple Gama) pour développer le covoiturage et les intégrer dans leur infrastructure de transport existant.
Un avenir où la voiture personnelle pourrait faire place à des solutions de mobilité partagée et sans conducteur se dessine. En France, Renault prévoit de déployer une flotte de minibus électriques automatisés qui seront intégrés au réseau de transport public de Châteauroux Métropole à partir de 2026 (le « projet Mach 2 ») 3.
Les voitures connectées et l’Internet des véhicules
Cette année verra la pleine intégration des voitures à l’Internet des véhicules. Objectif ? Une communication fluide entre véhicules, infrastructures et systèmes des villes intelligentes. De quoi améliorer la navigation, optimiser la gestion du trafic et ouvrir de nouvelles possibilités d’expériences personnalisées à bord.
Avec la connectivité 5G/6G, nous verrons le partage de données en temps réel, tandis que les avancées dans la communication V2X (vehicle-to-everything, « véhicule-à-tout ») amélioreront la sécurité et l’efficacité routières. Ces systèmes connectés transforment les voitures en centres d’information et d’interaction dynamiques, offrant aux conducteurs et aux passagers un confort et une sécurité sans précédent.
Une production plus durable
Alors que le monde s’oriente vers le développement durable, les constructeurs automobiles repensent leurs processus de fabrication pour minimiser leur impact environnemental. En ambitionnant le seul accueil des véhicules zéro émission dès 2030, Paris offre un bon exemple4. Au-delà de la transition vers les véhicules électriques, les entreprises adoptent des matériaux plus durables, des énergies renouvelables dans la production et des systèmes de recyclage pour les composants des véhicules.
On peut annoncer que, dès cette année, de nombreux constructeurs parviendront à instaurer des pratiques de fabrication neutres en carbone et adopter les principes de l’économie circulaire. En fait, la demande des consommateurs redéfinit les priorités de l’industrie.
Le paysage automobile qui se dessine sera marqué par l’électrification, la connectivité et une orientation vers des conceptions centrées sur les logiciels. Les véhicules définis par logiciel (SDV), en particulier, représentent une avancée majeure, ne serait-ce que par l’évolution et l’adaptation continue aux besoins changeants. Parallèlement, les avancées en matière de conduite autonome, de fabrication durable et de mobilité partagée remodèleront notre façon de nous déplacer et de penser le transport.
L’avenir qui s’ouvre sera riche en innovations et en opportunités. Êtes-vous prêts à emprunter cette route ?
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Ministères Territoires Écologie Logement – https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/393-millions-de-voitures-en-circulation-en-france-au-1er-janvier-2024
