Le seuil de déclenchement du malus écologique connaît une révision à la baisse importante. Alors qu’il était fixé à 118 g de CO2 par kilomètre en 2024, il descendra à 113 g/km en 2025. Cette modification, apparemment mineure, aura des répercussions considérables sur le marché automobile français.
En effet, ce nouveau seuil touchera désormais la grande majorité des véhicules thermiques, y compris les modèles les plus populaires. Par exemple :
- La Peugeot 208 (100 ch) passera d’un malus nul à 150 € en 2025
- La Renault Clio TCe 90 verra son malus augmenter de 50 € à 170 €
- La Dacia Sandero SCe 65 subira une hausse de 125 € à 230 €
Ces augmentations concernent des véhicules équipés de moteurs modestes, ce qui souligne l’ampleur du changement. Parallèlement, le plafond maximal du malus est revu à la hausse, passant de 60 000 € à 70 000 €, accentuant encore la pression sur les véhicules les plus polluants.
Impact sur l’industrie et réactions des constructeurs
Ce durcissement du malus écologique ne fait pas l’unanimité dans l’industrie automobile. Plusieurs dirigeants ont exprimé leur mécontentement face à ces nouvelles mesures :
Carlos Tavares, PDG de Stellantis, a qualifié ce changement d' »erreur » et de « double peine ». Il souligne que rendre les véhicules thermiques inabordables n’est pas la solution pour démocratiser les véhicules électriques.
Luca de Meo, à la tête du groupe Renault, va plus loin en déclarant : « Si 80 % des véhicules sont taxés, ça devient une taxe révolutionnaire ! » Ces réactions témoignent de l’inquiétude des constructeurs face à l’évolution du marché automobile français.
Face à ces critiques, le gouvernement tente de rassurer. Max Ferracci, ministre de l’Industrie, souhaite que les parlementaires « trouvent de nouveaux équilibres ». Antoine Armand, ministre de l’Économie, précise que le « débat parlementaire devra permettre d’ajuster les paramètres du malus en 2025 ». Ces déclarations laissent entrevoir une possible modération du barème avant son application définitive.
Barème détaillé et implications pour les consommateurs
Pour mieux comprendre l’impact concret de ce nouveau barème, voici un extrait du tableau comparatif entre 2024 et 2025 :
CO2 (g/km) | Montant en 2024 (€) | Montant en 2025 (€) |
---|---|---|
113 | 0 | 50 |
118 | 50 | 170 |
125 | 210 | 310 |
135 | 540 | 983 |
Ce tableau illustre clairement l’augmentation significative des pénalités pour chaque niveau d’émission. Les consommateurs devront donc être particulièrement attentifs lors de l’achat d’un nouveau véhicule, en prenant en compte non seulement le prix d’achat mais aussi le coût additionnel du malus écologique.
Il est primordial de noter que ces changements s’inscrivent dans une politique plus large visant à encourager l’adoption de véhicules moins polluants. En parallèle, le gouvernement envisage également une réduction du bonus écologique pour les voitures électriques début 2025, ce qui pourrait influencer davantage les choix des consommateurs.
Perspectives et évolutions possibles
Bien que ce nouveau barème soit annoncé, il convient de rappeler que le Projet de Loi de Finances 2025, qui inclut ces modifications du malus écologique, n’a pas encore été voté. Des ajustements sont donc encore possibles avant son application définitive.
Les débats parlementaires à venir pourraient apporter des modifications au barème proposé, notamment en réponse aux préoccupations exprimées par l’industrie automobile. Il sera crucial de suivre ces discussions pour anticiper l’impact réel de ces mesures sur le marché automobile français.
Les consommateurs, quant à eux, devront s’adapter à ce nouveau contexte. Ils pourraient être amenés à reconsidérer leurs choix de véhicules, en se tournant vers des modèles moins polluants ou en envisageant plus sérieusement l’achat de véhicules électriques ou hybrides. Cette évolution du marché pourrait accélérer la transition écologique du parc automobile français, conformément aux objectifs environnementaux fixés par le gouvernement.
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