L’interview de Jean-Marc Jancovici sur BFMTV-RMC mardi 3 juin a mis en lumière une affaire qui fait parler d’elle : la disparition des zones à faibles émissions et les solutions alternatives pour diminuer la pollution en ville. Le président du Shift Project a donné son opinion sur la nécessité de trouver des solutions progressives et équilibrées face aux défis environnementaux actuels.
Les avis de Jean-Marc Jancovici
Jean-Marc Jancovici pense qu’il devient de plus en plus compliqué de garder sur les routes des véhicules lourds et gourmands en énergie dans un monde où le pétrole, le gaz ou le charbon se font rares. Pour lui, supprimer les ZFE serait comme « faire un saut périlleux trop brusque ». Il défend plutôt l’idée d’y aller petit à petit pour diminuer la pollution automobile, tout en appelant à mettre en place des solutions pour ceux qui seraient impactés par ces mesures.
Parmi ses propositions, il est question d’interdire la vente des véhicules les plus polluants et de laisser ces modèles disparaître progressivement du parc automobile. Il propose aussi d’interdire la circulation des véhicules polluants et de favoriser leur remplacement par des modèles moins nocifs. L’instauration d’un impôt sur la détention d’une voiture pourrait être envisagée, tout comme la création de pistes cyclables pour encourager l’usage du vélo.
Intelligence économique et environnementale
L’émission a aussi abordé plusieurs remarques marquantes sur l’économie et l’environnement. La vente de véhicules neufs chute en Europe tandis que l’approvisionnement pétrolier est en baisse depuis 15 ans. En plus, les aides à l’achat de véhicules moins polluants ont été réduites dans les derniers budgets gouvernementaux.
Jean-Marc Jancovici rappelle que ce qui est bon pour la planète profite aussi aux gens : « Dans un environnement en mauvais état, on complique sérieusement toutes nos autres activités. » Il insiste sur le fait que faire cohabiter économie et écologie reste un énorme défi.
Réactions et perspectives
La vision audacieuse de Jean-Marc Jancovici a provoqué des réactions, notamment celle de Pierre Chasseray, délégué principal de l’association 40 Millions d’Automobilistes, qui dénonce cette approche qu’il juge peu réaliste. Cela fait écho à l’opposition aux ZFE de nombreux Français.
Il souligne les difficultés actuelles pour l’accès aux véhicules électriques et aux infrastructures indispensables comme les bornes de recharge. Il se moque aussi de l’image d’une France où tout le monde se déplacerait en trottinette électrique : « Une vision bucolique, certes, mais qui relève plus d’un monde idéaliste version Bisounours ».
Un futur énergétique incertain
Le débat se place dans une période où la fin du pétrole est inévitable, même si on discute encore du délai avant que cela se concrétise. Les industriels se penchent sur des alternatives énergétiques comme l’hydrogène vert ou blanc, les carburants synthétiques et l’électricité verte. Pourtant, remplacer le pétrole reste compliqué pour certaines industries, comme la production de plastiques ou d’acier, surtout avec l’interdiction véhicules Crit’air dans certaines zones.
Les propos tenus pendant l’entretien rappellent combien il faut modifier rapidement notre modèle économique et social face aux défis environnementaux : « La fin de la voiture, c’est une question de temps, » affirme Jancovici. Pour lui, il faut agir dès maintenant afin d’éviter de se faire « rattraper par la patrouille ».