D’après l’ONG Transport and Environment (T & E), si la tendance actuelle d’acquisition de bus urbains électriques persiste, tous les bus neufs acquis en 2027 ne produiront aucune émission, surpassant ainsi les prévisions des directives européennes. Toutefois, cette évolution n’est pas uniforme à travers les différents pays, avec certains, comme la France, qui peinent à suivre le rythme imposé par leurs voisins nordiques et baltes.
Les Pays-Bas, l’Islande et la Finlande exemplaires
Les Pays-Bas, l’Islande, et la Finlande se distinguent par une adoption totale des bus électriques neufs en 2024, un indicateur fort de leur engagement envers une mobilité durable. Leur stratégie inclut des incitations gouvernementales et des infrastructures de recharge étendues, ce qui a facilité cette transition rapide.
Juste derrière, la Norvège et le Luxembourg affichent également des taux d’adoption impressionnants, avec respectivement 99 % et 98 % de bus électriques neufs. Ces chiffres illustrent l’impact positif des politiques environnementales strictes et des subventions ciblées qui encouragent l’achat de véhicules non polluants.
La France à la traîne
En France, seulement 33 % des bus urbains neufs étaient électriques en 2024, bien en dessous de la moyenne européenne de 46 %. Le choix de certaines régions de privilégier le gaz naturel et le biogaz comme alternatives, malgré leur potentiel à retarder la transition vers des technologies véritablement sans émission, pose question sur l’efficacité des politiques environnementales locales. « La part importante de gaz (biogaz compris) dans les immatriculations devrait faire l’objet d’une vigilance particulière en France. Elle peut devenir un piège pour les collectivités car elle retarde leur transition vers les technologies zéro émission », a déclaré Marie Chéron, experte pour T & E France, dans des propos rapportés par 20 Minutes.
L’Allemagne également montre un retard important, avec 25 % de bus électriques neufs. Les défis sont similaires à ceux de la France, incluant des décisions politiques et des investissements initiaux insuffisants pour soutenir une transition rapide vers l’électrification des transports publics. L’absence de subventions attractives et de politiques incitatives cohérentes contribue également à freiner l’adoption plus large de bus électriques en Allemagne, rendant le chemin vers le zéro émission plus difficile.