Le gouvernement dresse-t-il les usagers de la route les uns contre les autres ?

Véhicules

D’après une étude publiée récemment par une célèbre mutuelle d’assurance, les piétons manqueraient de vigilance ! Pourtant, le gouvernement continue de durcir les sanctions contre les conducteurs, sans modifier les parties de la réglementation qui concernent les usagers de la route non véhiculés… Face à cette situation paradoxale, plusieurs associations se retournent contre sa politique de sécurité routière...

A l’antenne, le journaliste de France 3, Jean-Christophe Batteria décrypte les chiffres de la sécurité routière ; d’après ses calculs, « 15% des 3 200 victimes de la route sont des piétons ». C’est pourquoi, poursuit-il, « quand on sait que deux tiers d'entre eux sont renversés en ville, il y a statistiquement en milieu urbain un mort chaque jour ». Malgré ce constat alarmant, un sondage réalisé par une compagnie d’assurance affirme que 95% des piétons reconnaissent avoir un comportement dangereux dans l’espace public, tandis qu’ils sont 74% à avouer traverser au rouge !

Et paradoxalement, c’est toujours les conducteurs qui sont les plus durement réprimandés, tandis que les piétons, eux, restent très peu sanctionnés ; bien qu’ils fassent partie des « usagers très vulnérables », selon l’expression consacrée. En effet, même si ces derniers sont également tenus de respecter le code de la route, le journaliste du service public rappelle que les amendes –rarement distribuées- en cas d’infraction ne peuvent pas dépasser les 7 euros…

Face à cette situation, un sentiment d’injustice commence à gagner les différentes catégories d’usagers de la route. Ainsi, pendant que l’association 40 millions d’automobilistes proteste contre le matraquage des conducteurs (avec entre autres la multiplication des radars), la Fédération Française des Motards en Colère (FFMC) souhaite déconstruire le discours du comité interministériel de sécurité routière (CISR), qu’elle accuse ouvertement de manipuler les statistiques pour justifier sa politique répressive…

Dans son argumentation, elle reprend notamment les chiffres de l’Observatoire national interministériel de sécurité routière (ONISR) qui contredisent les conclusions du CISR, en soulignant une « baisse de la mortalité de 17,4 % en septembre 2015 par rapport à septembre 2014 ». Selon la FFMC, la politique du gouvernement s’apparente à de la propagande et vise uniquement à satisfaire « certains représentants d’associations de victimes auxquels les médias grand public ouvrent systématiquement leur micro »…

Seulement désormais, les automobilistes refusent ostensiblement d’être traités comme des vaches à lait et les motards préparent de nouvelles manifestations, rassemblant des dizaines de milliers de personnes derrière leur étendard. De leur côté, les piétons regroupés en associations, protestent légitimement contre le laxisme de la réponse pénale. En effet, Chantal Perrichon, présidente de la Ligue contre la violence routière s’insurge notamment contre le projet de loi de Christiane Taubira intitulé « la justice du XXIème sièce » et qui « propose que la conduite sans permis ne soit plus un délit ».