Sécurité routière : le livre blanc du Syndicat des Equipements Routiers

Décryptages

Juste avant la Journée Nationale de la Sécurité Routière,  le Syndicat des Equipements Routiers (SER) a publié un livre blanc. Dans ce document, le SER dresse 10 propositions pour améliorer l’état du réseau routier afin de réduire les accidents de la circulation.

Le SER regroupe les principales entreprises des équipements de la route, à l’instar de Thalès ou de 3M. Selon cet organisme, « il devient urgent d’engager une véritable politique d’entretien du réseau sur l’ensemble du territoire ». Pour justifier cette affirmation, il s’appuie notamment sur les maires qui veulent prendre en compte l’état des routes dans les rapports d’accidentologie.

En effet, selon une étude de PollingVox réalisée auprès de 251 maires en juin 2016, 78% formulent cette requête. Et pour cause, la responsabilité des élus locaux peut parfois être engagée en cas d’accident. C’est pourquoi, les entreprises du secteur défendent cette mesure et en proposent 9 autres :

  1. Généraliser les enquêtes techniques indépendantes à l'ensemble des accidents de la route
  2. Etablir une cartographie annuelle de l'état des routes et de ses équipements
  3. Utiliser les crédits formation pour renforcer les compétences techniques des gestionnaires de voirie en matière d'équipements de la route
  4. Organiser une opération annuelle de remplacement de la signalisation routière installée sur le territoire français depuis plus de 20 ans
  5. Créer une commission "séniors et sécurité routière" pluridisciplinaire au sein du Conseil national de sécurité routière (CNSR)
  6. Nommer un délégué interministériel pour favoriser la synergie entre tous les acteurs impliqués dans la route de 5e génération
  7. Déployer la route de 5e génération en donnnant la préférence à l'exploitation intelligente des infrastructures existantes.
  8. Nommer un membre du syndicat des équipements de la route pour siéger au conseil national de la sécurité routière
  9. Rapprocher la Délégation à la sécurité et à la circulation routières (DSCR) et la direction générale des infrastructures, des transports et de la mer (DGITM)

Par ailleurs, pour le délégué général du SER, Julien Vick : « En matière de sécurité routière, l’automobiliste est un bouc émissaire facile ». C’est pourquoi, il fustige la stigmatisation des automobilistes et la politique répressive de l’Etat.

De son côté, le président du SER Jean-Bernard Conrad considère « qu’une meilleure prise en compte de nos équipements routiers est l'un de ces leviers ». Pourtant, le SER précise qu’entre 2012 et 2014, l'enveloppe budgétaire dédiée à « la préservation du patrimoine routier » a baissé de 60 millions d'euros sur 440 millions.

Aussi, le syndicat explique « qu’il existe une question de répartition budgétaire, afin de mettre l'argent là où il est nécessaire ». Une problématique qui se pose avec d’autant plus de force que le coût des accidents de la route est tout de même évalué à 40 milliards d'euros d'argent public.

Enfin, pour faire valoir ses positions le SER réclame justement à être intégré au sein du Conseil national de sécurité routière (CNSR), alors que le nombre de morts sur les routes a largement progressé au cours des 9 premiers mois de l’année 2016, +3,1% soit 2 558 décès.

Crédit photo : silvereco.fr


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